John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (2024)

Films

Par Déborah Lechner

22 mars 2023

MAJ : 21 juillet 2023

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Après avoir vengé son chien dans le premier John Wick, avoir été excommunié dans John Wick 2, puis pris en chasse par des dizaines de tueurs à gages dans John Wick : Parabellum,la machine de guerrecampée parKeanu Reevesa rechargé ses armes. A l’occasion, l’acteur a enfilé son plus beau costume en kevlar pourrenverser La Grande Table et régler le problème de surpopulation mondiale dansJohn Wick : Chapitre 4.

Attention : légers spoilers !

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (4)

menu maxi best-of

Après un John Wick 3impressionnant sur le plan technique, mais rébarbatif sur le plan narratif,John Wick 4 se devait de frapper encore plus fort tout en remettant de l’ordre dans la mythologie défaillantede l’univers. Concernant le premier point, comme espéré au vu du casting démentiel (d’autres diraient carrément org*smique),l’action est plus spectaculaire et démesurée que dans les précédents volets.

Si elles se comptaient sur les doigts de la main et se dégustaient comme des mets fins au début de la saga, les scènes de bastons et de fusillades de ce nouvel opus sont beaucoup plus nombreuses, plus longues et plus harrassantes, avec plus de beignes, plus de cadavres, plus de coups de feu, plus d’armes, plus de bagnoles désossées, plus d’adrénaline par procuration. Bref, plus de tout.

Avec une durée de presque 2h50, ce quatrième volet est sans conteste le plus généreux de la franchise, mais aussi un des plus inventifs et diversifiésdansla mise en scène (mention spéciale pour la course-poursuite délirante sur le rond-point de l’Arc de triompheetl’ascension périlleuse et comique dela Butte Montmartre).

Qu’est-ce qui est plus dangeureux que John Wick ? John Wick avec un nunchaku

Les chorégraphies qui croisent différents styles de combats sont également plus ambitieuses et malines,notammentcelles pensées spécifiquement pourl’assassin aveugle deDonnie Yen(plus convaincant encore que dansRogue One : A Star Wars Story), pour le parrain du crimejoué par unScott Adkins ventripotent (qui plie en quatre lespréjugés du public), et pour la Concierge énervée incarnée par la starRina Sawayama (bluffante pour ses débuts au cinéma).

Plus globalement, ce dernier volet a tout d’un best-of de la saga, celui-ci reprenantplusieurs motifs phares dans une logique d’autocitation autant que d’identification: la bagarre en boîte de nuit sur une musique électro (qui va jusqu’à reprendredesmorceaux du premier film), la bagarre dans une pièce remplie de vitres et autres surfaces morcelables (idéalespour faire passer les figurantsà travers), sans oublier le fidèle toutou, la sagaJohn Wick étant encore plus dog-friendly queBeethoven ou Air Bud.

Donnie Yen qui pète la classe et des gueules

Cependant, s’il se permet quelques démonstrations de style aguicheuses et accentue son identité visuelle avec une triple (over)dose de néons et de flashs lumineux, John Wick 4 n’échappe pas à quelques redites et impressions de déjà-vu lassantes,que ce soit certains décors et situations confondables ou le personnage raté deBill Skarsgård. Le Marquisetémissaire à La Grande Table s’avère être un antagoniste ennuyeux, qui n’est qu’une déclinaison duch*ef de la Camorra joué parRiccardo Scamarciodans John Wick 2. Tout aussi riche, influent, bien habillé, sadique, premier-degré et oubliable.

Les vétérans de la franchise, Winston (Ian McShane) et Bowery (Laurence Fishburne), s’ils font partie du puzzle,ont quant à eux du mal à réaffirmer leur place et leur rôle au sein d’un récit quine cache même plus son désintérêt pour eux. Il en va de même pour quelques nouveaux personnages tertiaires, à l’image dumessager de Clancy Brown qui sert uniquement à faire de l’exposition et à ajouter un autre chouette nom au générique.

Un film riche qui aime le gras

LE TOUR DU MONDE

Depuis John Wick 2, l’univers mafieux s’est considérablement étendu, ne serait-ce qu’avec l’introduction de La Grande Table. Pour continuer de cartographier l’univers et luidonner plus d’ampleur, John Wick joue davantage les globe-trotters dans ce quatrième film, enchaînant les voyages au Japon, en Allemagne, en Jordanie et en France. Ces escales sont l’occasion de chapitrer et donc de rythmer le film (qui évite le ventre mou de Parabellum), mais aussi de décupler le pouvoir et l’omniprésence de l’organisation criminelle pour faire basculer la saga dans une autre dimension.

Le Trocadéro privatisé, la Tour Eiffel qui sert de QG à la pègre, l’arrêt de métro Porte des Lilas redécoré façon étal d’antiquaire, les rues de grandes capitales entièrement vides, l’inexistence de la police… Plus que jamais, le film grossit le trait de l’invraissemblance dans une démarche jusqu’au-boutiste quiaurait puvirer au risible, mais braque finalement les projecteurs sur une donnée à peine assumée jusqu’ici : le monde volontairement factice de John Wick appartient aux criminels, et aux criminels seulement.

Encore de la faute de Valérie Pécresse ça

Les citoyens lambdas se contentent de remplir le cadre oude le vider selon les besoins de la narration. Ilsservent occasionnellelment de boucliers, de camouflage ou d’armes par destination quand ils sont en voiture, mais n’ont aucune existence à part entière, la franchise ne s’étant jamais intéressée àun seuld’entre eux.

Les tueurs à gages et toutes les personnes qui gravitent autour n’ont donc rien de secret ou de réellement clandestin. Ils ont ouvertement pris possession des lieux publicset se sont appropriés lepatrimoine mondial. Les nouveaux personnages soulignent également l’impossibilité des assassins de mener une vie normale et de fonder une (vraie) famille : John n’a pas pu vivre avec sa femme, et son cancer n’a fait qu’avancer l’échéance, tout comme Caine n’a pas pu vivre avec sa fille ni Sofia (le personnage d’Halle Berry) avec la sienne. Une barrière se dresse depuis le premier opus entre la vie de criminel et la vie civile,les multiples anti-héros, Wick compris, n’ayant aucune possibilité de réhabilitation ou de rédemption.

Plus c’est gros, plus ça passe

FLIP THE TABLE

Cette idée d’une délivrance impossible se retrouvait dès la bande-annonce qui l’a clairement annoncé : ce quatrième film marque le point de non-retour pour le protagoniste. Les rôles sont cependant inversés par rapport à Parabellum, John n’étant plus en cavale, mais en chasse (comme le confirme peu subtilement la scène d’ouverture). Ce nouveau changement dans le rapport de force renvoie ainsi au premier volet de la franchise et amplifie son aspect cyclique, qui renvoie lui-même à la vie de Wick et au cercle vicieux qu’il ne sera jamais capable de briser.

Depuis le départ, le Babayaga est un mort-vivant condamné à errer sans raison de vivre ni de mourir. Dans Parabellum, le Grand Maître lui dit qu’il n’a jamais vu un homme se battre autant pour finir au point de départ, et John Wick 4 approfondit cette notion de désespoir, de pari perdu d’avance et de mission kamikaze. John Wick tourne en rond, il est dans une impasse, métaphoriquement mort depuis le premier film etne fait depuis quefuir face à l’inévitable (Néo, John Wick, même combat).

En route pour aller nulle part

Le scénario a également la bonne idée de ne pas s’enliser dans sa mythologie foireuse, d’assumer le fait que John ne pourra jamais vaincre La Grande Table, celle-ci n’étant qu’un écran de fumée, une idée abstraite dont on n’aura jamais de vision d’ensemble,ni de réponse claire quant àson fonctionnement, son histoire ou les visages qui la composent. Telle une hydre, chaque tête tranchée en fait pousser deux autres. Chaque membre est remplaçable et donc dans un sens immortel, à l’image du Grand Maître, qui n’est plus campé parSaïd Taghmaoui et dont la figure toute puissante est désacralisée en moins d’une minute.

La fin poursuit dans cette voie à contre-sens, avec un anti-climax inattendu, un duel noble et protocolaire, sans volonté de finir en apothéose, mais au contraire de revenir au pathos et à la mélancolie sur lesquels la saga a débuté.La boucle n’est pas bouclée, mais John Wick peut enfin déposer les armes, définitivement, après ce qui se rapproche le plus d’un happy-end pour lui (et le public).

Rédacteurs :

Déborah Lechner

Résumé

En plus d'être plus grand et plus fou, John Wick 4 a la bonne idée de faire Table rase de sa mythologie, à laquelle il colle symboliquement une balle entre les deux yeux.

Autres avis

  • Antoine Desrues

    A chaque nouvel opus, John Wick se veut toujours plus boulimique et généreux dans son rapport à l'action. C'est grisant, mais ce quatrième chapitre souffre tout de même de sa répétitivité et de son manque de crescendo. Reste que la saga s'impose définitivement comme l'une des meilleures adaptations indirectes d'un jeu vidéo.

  • Geoffrey Crété

    Beaucoup de longueurs et de bruit pour parfois pas grand-chose, mais aussi et surtout : une baston folle contre Scott Adkins, et une tournée parisienne dantesque qui réinvente le concept de rond-point et d'escaliers (avec quelques plans proprement ahurissants).

  • Mathieu Jaborska

    La saga commence à sérieusem*nt se prendre les pieds dans sa mythologie, bridant son inventivité au passage. Toutefois, malgré quelques recyclages et lourdeurs, comment bouder son plaisir face à un spectacle d'une telle générosité ? Hollywood ne méritait pas John Wick.

Tout savoir sur John Wick : Chapitre 4

  • John Wick 4 : la suite arrive enfin, mais sans Keanu Reeves et pas au cinéma
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  • Action
  • Thriller

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John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (21)

aiyou

il y a 1 année

De plus en plus con

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (22)

SoCorsu

il y a 1 année

Vu, j’ai adoré le premier, moins les suites
Et là je dis stoppe, c’est too much,

Il faut savoir s’arrêter sinon ca va ressembler à Fast & Furious.

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (23)

@tlantis

il y a 1 année

Enfin vu et le film est bcp trop long et cela n’est pas justifier . Me suis pas embêter mais même dans les Bastons j’ai regarder ma montre car trop répétitif

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (24)

Folken

il y a 1 année

C’est marrant, ici et là le consensus est plutôt positif sur le personnage de Donnie Yen. De mon côté, je le trouve… Juste insupportable.
Je n’ai aucun problème avec le côté too much des bastons, tout ça est calibré, voulu, et a un but précis.
Mais pour le personnage de Yen, j’y arrive pas. L’épéiste aveugle, oui, ok, pas de souci, c’est un personnage culte de la culture asiatique, ça me va très bien.
Mais le gunman aveugle ? Là, non, ça passe pas. Désolé, mais non, aucun aveugle, aussi aiguisés que puissent être ses sens, ne peut tenir la route avec une arme à feu, ni dans le feu de l’action, ni en duel à 30 pas (sans déconner, il n’en met pas une à côté, ho, faut arrêter de nous prendre pour des jambons quoi…).
Là on est dans la science fiction, la magie, ce que vous voulez, mais pas de l’action (même bourrine au dernier stade).
D’autant qu’en prime c’est goupillé de façon assez incohérente : il shoote sans problème dans certaines scènes, met dans le mille à tous les coups, mais dans la cuisine il a besoin de poser des sonnettes à la noix pour savoir où sont ses adversaires (ah, tiens, son sonar personnel a une portée limitée ?), mais une fois que ça a sonné, hop, il n’en rate plus une.
C’est pour le coup du portenawak total et ça, ça passe pas….
Au délà de ça, moi qui suis un fan de Yen, je le trouve mauvais comme la gale dans son rôle, lui qui est tellement capable de transmettre des émotions sans dire un mot, est ici aussi expressif et convaincant qu’un honnête pot d’fleurs. Et s’agissant de jouer les blind swordsman, il aurait du prendre quelques cours avec Takeshi !
Même Mr Nobody est plus intéressant (et pourtant dieu sait qu’au fond, c’est un perso pour ainsi dire inutile et qu’on soupçonne d’exister juste pour remplacer Charon à l’écran, dans une pathétique logique de quota).

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (25)

du grand cinema d action

il y a 1 année

Au vu des commentaires y’a pas mal de gens qui ont rien compris au cinéma d’action, du 1 contre 50 quand ca viens du cinéma de hong kong ou quand c’est bruce lee ou jackie chan c’est genial, mais quand c’est dans un jhon wick c’est abusé… pppfffff
Vous etes allé voir le film pour ses scenes d ‘action ou pour avoir un scenario a la nolan ?
Vous voulez des scenes de dialogues interminable avec des acteurs qui chialent ? allez voir un film d auteur francais chiant.
Vous avez yen, adkins, zaror, sanada, des scenes d’actions et de combats lisible, des plans de timbré et des cascadeurs qui prennent leur pied.
Si vous etes pas content retournez voir les marvel et leur scènes d ‘action ultrats cut , incompréhensibles, avec de la shaky cam a en gerber.
Et apparemment nombreux parmi vous qui se pose la question, si c’est le dernier film de la saga, ne sont pas resté jusqu»a la fin pour voir la scène post genérique….

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (26)

Matrix R

il y a 1 année

Une franchise digne d’un tueur comme le cinéma n’en a jamais vu. Des castagnes sans fin

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (27)

Kyle Reese

il y a 1 année

Beaucoup aimé ce JW4. Peut être le meilleur pour moi parce que le plus fou. Mais alors oui de la pure folie filmique. Du pure cinéma dans le sens kinématique, la capture du mouvement, avec des mouvements toujours plus fou. Des plans magnifiquement composé, des cascades de dingo, des scènes anthologiques. Le film commence sagement, du moins comme un Wick avec des scènes «basiques» de fights déjà très bien filmé et chorégraphié, très stylisé et puis ça monte en puissance progressivement avec déjà un combat avec Scott Adkins «énorme» et ensuite ça ne s’arrête pas c’est assez incroyable à vivre ça. C’est à s’en décoller la rétine parfois, le rond point de l’étoiles transformé en jeu de flipper ou billard au choix, mais comment font-il pour imaginer un truc pareil. La scène de gun fight vu du dessus inspiré d’un jeu vidéo, superbe. Et j’en passe. Film hyper généreux, hyper jouissif, complètement w*f mais parfaitement assumé et excellemment mis en scène avec des acteurs totalement investis. Le duo Reeves/Yen est fabuleux. Le pire, c’est qu’on s’attache à ces personnages sortie tout droit d’une bd ou un manga, alors que les dialogues sont rares et courts mais amplement suffisant pour ce genre d’histoire et de situation.

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (28)

Gelain

il y a 1 année

Un scénario qui se résume en une ligne, des dialogues plutôt primaires, une bande son qui agresse les oreilles, une photo qui fait pleurer les yeux, et des scènes de baston, plutôt bien filmées, mais qui sont vraiment trop nombreuses et trop longues !
De plus ce film sans intérêt (à l’opposé du premier volet), dure 2h50.
Ce film est pour moi un simple jeu vidéo, mais dont on aurait pas les manettes.
Le cinéma, c’est autre chose !

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (29)

Flo

il y a 1 année

«– Tu sais qui j’ai vu hier soir ? C’est John Wick-han…
– Qui ça ?
– John Wick-han…
– Haa, John Wick-han ! Ah ben lui il est grave hein, c’est genre il dit un truc intelligent, il se retourne pour voir si c’est pas un autre qui l’a dit…»

Une série B d’action et de vengeance jouant sur l’image du «Keanu Triste», devenu ici un mélange de Jésus violent (portant la souffrance du monde – mais la redistribuant aussi !), et de guerrier Mongol, en costard cravate aux deux types de chemises, funèbrement noire ou au blanc plus optimiste.
Un croque-mitaine désigné… mais qui ne fait pourtant peur à personne.
L’Humanité perdue puis recherchée étant symbolisée par un amour mort, des chiens (une civilisation moderne se doit de les protéger, surtout aux USA), et l’amitié.
Également une métaphore de la vie active, où l’on doit toujours courir après du temps, des privilèges, que des patrons et des collègues peuvent vous donner, puis vous prendre, puis qu’il faut quémander, puis s’endetter sans fin.
C’est juste montré à travers des bastions hargneuses et pas trop découpées, à travers le monde.

Formellement, une série de films reprenant les codes de jeux vidéos du type Beat them all :
Un protagoniste qui doit tout le temps avancer, taper avec une série d’enchaînements qui lui sont propres (à part si on peut débloquer de nouvelles capacités, ça reste limité), récupérer des points de vie et autres privilèges…
Des ennemis qui déboulent un par un ou en petit* blocs, de plus en plus résistants au fil du jeu, et qui se ressemblent tous, jusqu’à ce qu’on atteigne un boss de niveau plus original…
Des foules civiles qui n’ont aucune substance, qui sont des décors vivants mais avec aucune interaction, au contraire de tels objets et décors inertes (jamais on n’y menace qui que ce soit, jamais un quidam pour vous filer un coup de main)…
Des décors justement, reprenant des environnements réels et des clins d’œil à la Pop Culture, juste pour faire de l’illustratif cool…
Répétitif, mais assez cathartique.
Tout y est dans ces films, à condition d’accepter de ne pas avoir la manette en main.
Et d’accepter aussi que les règles strictes de la matrice du jeu ne soient pas toujours respectées par les personnages, peinant à trouver pour ça des justifications.

Matrice ? Oui car Chad Stahelski et Keanu Reeves ne sont pas sortis de l’univers qui les a fait se rencontrer au milieu des cascades… Toutes ces références ci-dessus conjuguées (et avec la présence de trois des acteurs de «Matrix»), il s’agit au final d’une histoire où un élément perturbateur, pour une question d’amour, est le point central d’une opposition larvée entre une élite bien sapée, et un groupe plus indépendant habillé en clodos. La Matrice et ses agents, Zion et ses résistants prêts un jour à en découdre, et dans le coin quelques hommes d’affaires plus neutres (représentés ici par les hôtels Continental).
Mais Matrix parlait de Révolution, aussi bien cinématographique que contextuelle.
Et là, la promesse énoncée via l’hilare Bowery King n’est pas tenue.

Pire, la structure de ces films prend de plus en plus d’ampleur jusqu’à se prendre pour le plus épique des films d’action mafieux.
Le succès a-t-il gonflé les chevilles de l’équipe jusqu’à se prendre pour plus grandioses qu’ils ne sont ? C’était déjà prégnant dans les précédents films, ne décrivant qu’une dizaine de jours de tueries (mais jouissives) sans faire avancer plus loin le schmilblic… et perdant l’occasion d’une jolie fin.
Pour ce quatrième, se passant après une convalescence suffisante, là ça en fait des caisses dès le début :
D’une série de coups de poings assourdissants, à un pentagone de feu à la Superman, puis un vilain jump-cut imitant David Lean (un conseil, si c’est purement visuel, prenez votre temps et coupez le son), et un personnage à la Zatōichi/»Kung Fu», et une thématique à la «Bon, la Brute et le Truand», et une annonceuse radio à la «Guerriers de la nuit», et le Bushido…
Et on rajoute des tas de personnages, qui on l’air de vivre dans leur propre film (en attendant leurs spin-offs ?), avec une durée fleuve, avec Scott Adkins mais on le laisse s’amuser à ricaner sous plein de latex, au lieu d’engager directement un Nick Frost ou un Don Lee ayant déjà la corpulence… Comme dans «The Batman», en quoi tout ça sert vraiment le film ? Pas grand chose, juste la folie des grandeurs. Une «folie» très standardisée, on en a déjà trop vu des comme ça.
L’écriture de Chad GPT Stahelski ne va pas donner autre chose qu’un agglomérat, sans le transcender pour autant. N’est pas Tarantino qui veut.

La chose la plus impardonnable étant que tout ça n’est qu’au service d’un John Wick voulant épuiser les grands patrons, protéger ses quelques «amis» qu’il a mis dans la mouise (ça reste tous d’horribles assassins tarés, et Winston ironise en protégeant le plus possible ses fesses). Puis trouver la paix… c’est tout.
C’est bon ? Non car il aurait été sacrément radical de renverser cette satanée Grande Table, envoyez paître ces dirigeants obséquieux (et pourquoi l’habituellement glauque Bill Skarsgård en vilain français ? c’est Gaspard Ulliel qu’ils voulaient au départ ou quoi ?)…
Bref tout péter, puisqu’on s’en fiche d’eux… ce sont des salauds qui s’entretuent, au lieu de tuer des innocents, tant mieux.
Non, le «héros» principal kevlardisé reste bloqué à l’état de corps cognant et supplicié, jusqu’à l’absurde cartoonesque et résistant aux chutes dans le vide, résumant ses répliques principales à «je vais tous les tuer», ou «désolé, les conséquences» (comme l’autre là, avec sa «c’est la famille»).
Et tout est mis en œuvre pour préserver le statu quo, éviter une quelconque révolution malgré une référence directe au célèbre tableau de Delacroix.
C’est comme si l’équipe du film était elle-même au service de la Grande Table, sans faire de vagues et parée à distiller son scénario dans plein de dérivés ciné et télé très commerciaux… voilà.

Alors ok, faisons avec : le jeu va enchaîner les cassages de tête, ça va être un peu lent au début, laisser un peu de côté John pour les nouveaux venus…
Mais quand on a Hiroyuki Sanada face à Donnie Yen, il se passe un truc, et on nous offre bien un combat entre eux ! Certes pas très long, certes sans faire grand chose, ni de leurs origines japonaise contre chinoises, ou de ce que véhicule leur carrière… Mais c’est quand-même excitant dans ce laps de temps.
Le même Donnie Yen qui ne cesse de se coller à John, préparant un duel final auquel on ne s’attend pas, c’est cool aussi (la scène post-générique, moins)…
Le Chasseur «Personne» et son chien (remplaçant Halle Berry ?), lui aussi dans un rôle pris entre intérêt et compassion, est pas mal du tout…
La partie parisienne est au dessus du lot, les morceaux de bravoure dans ces décors ni trop lissés ni trop moches, nous bousculant de manière agréable, avec même un peu de sens qui en découle (tourner en rond, prendre de la hauteur…).
Adkins fait des coups de pieds retournés en étant grimé en Pingouin/Caïd, c’est tellement absurde que ça en devient rigolo à force…
D’ailleurs c’est bien que le film finit par être de plus en plus drôle, se prenant moins au sérieux. Jusqu’à laisser se détourner le sens Sisyphéen de la séquence des escaliers de Montmartre, ressemblant à un moment à une scène gag de la comédie «Hot Rod» (dans laquelle Ian McShane y jouait un papa de substitution brutal – comme on se retrouve !).

Oui, «John Wick 4» c’est pas malin du tout, ça se voit (la tour Eiffel, 6 fois !).
Mais le travail physique et logistique lui aussi se voit. Heureusem*nt, c’est le principal intérêt.
Même avec une heure en trop, même avec une galerie d’archétypes pas nécessairement attachants, le spectacle est à la hauteur, avec plus d’enthousiasme adolescent que de génie. Et c’est bien suffisant comme ça.

John Wick 4 : critique d'un Keanu Reeves létal (30)

Fox

il y a 1 année

@tonto

Quiconque a déjà vu ce chef-d’oeuvre ne peut pas passer à côté de ce clin d’oeil tant ce cut est un des plus célèbres de l’Histoire du cinéma.

En revanche, juste une petite rectification : l’hommage à Buster Keaton se situe au début du 2 et non du 3. Hommage renouvelé – en plus subtil – lors de l’escalade des marches de Montmartre dans le 4 (de l’aveu même de Stahelski, qui souhaitait une dernière scène presque «gaguesque» avant un final un plus «sérieux»).

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Name: Trent Wehner

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